« Elon Musk », la biographie qui décrit un multimilliardaire en visionnaire brutal, rongé par la colère et le doute


C’était la principale révélation du livre Elon Musk, biographie du multimilliardaire patron de Tesla, Space X, et Twitter devenu X : l’homme d’affaires aurait bloqué, par surprise, une offensive majeure de l’armée ukrainienne contre la flotte russe en coupant l’accès à son service Starlink, utilisé par les drones ukrainiens pour se connecter à Internet.

Mais avant même la sortie du livre, mardi 12 septembre, aux Etats-Unis, et mercredi, dans le reste du monde (aux éditions Fayard en France), ce scoop était contesté par les parties prenantes. Et Walter Isaacson, le biographe, a été contraint de spécifier que Starlink n’était à l’époque pas activé en Crimée et qu’Elon Musk, plutôt que d’interrompre une attaque déjà lancée, avait surtout refusé d’étendre le service dans la région par crainte d’une escalade dans le conflit.

Cette erreur a largement perturbé le lancement d’un des livres de non-fiction les plus attendus de l’année. Walter Isaacson, connu pour une précédente biographie de Steve Jobs, publiée en 2011, a pu suivre Elon Musk pendant près de deux ans, jusqu’au début de 2023, celui-ci lui ayant permis d’assister en coulisse à des dizaines de moments-clés de sa vie : rachat de Twitter, explosion en vol de la fusée Starship, naissance de plusieurs de ses enfants… Le multimilliardaire, qui n’a pas relu le livre avant sa publication, a également invité tous ses proches à parler longuement avec son biographe, lui donnant accès à une gigantesque quantité d’anecdotes, de souvenirs personnels et d’histoires qui n’avaient jusque-là jamais été racontées, ou pas à ce niveau de précision.

Brutalité et traumatismes

L’ensemble forme une lecture passionnante, moins pour ses « grandes révélations » – il y en a finalement assez peu – que pour la couleur résolument sombre que le biographe donne au personnage d’Elon Musk : le fondateur de Tesla apparaît comme un ingénieur visionnaire et courageux, mais surtout comme un être humain détestable.

En six cents pages, Walter Isaacson raconte en détail de multiples crises de colère, des licenciements d’une rare brutalité d’employés dont le seul tort est d’être au mauvais endroit au mauvais moment, et les humiliations infligées à ses salariés comme aux membres de sa propre famille. Ainsi en 2018, lorsque la chaîne de restaurants de son frère Kimbal, partenaire historique en affaires et l’un de ses plus proches soutiens, est en difficulté, il refuse tout d’abord de lui prêter de l’argent. « J’ai demandé au type qui gère mes finances de jeter un œil, et tes restaurants sont en difficulté. Je pense qu’ils devraient mourir », glisse-t-il à son frère.

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